Le JAPON, Puissance de la première partie du XXème siècle (1900-1955)

Tout d’abord, il est important de comprendre la notion de puissance, c’est une notion dynamique, toujours remise en cause. Pour la comprendre il est important de d’analyser ses bases mais aussi les concurrents de cette puissance.

On peut donc se demander si l’on peut parler du Japon comme une puissance mondiale dans la première partie du XXème siècle et comment cela peut-il s’expliquer ?

I – 1900-1920 : Le Japon, puissance émergente.

L’émergence de la puissance japonaise est avant tout un choix de ses politiques et de ses élites.

  1. Les ambitions japonaises

La volonté de devenir une puissance s’explique avant tout par la nécessité de ne pas être dominé. En effet, le Japon s’est toujours caractérisé par sa résistance aux agresseurs (Chine puis européens) dès les années 1600. Ainsi, le concept de puissance caractérise la capacité à peser sur les autres sans être influencé soi-même. Le choix de l’ouverture maitrisée date de la Révolution Meiji en 1868. L’empereur Mutsu Hito accède au pouvoir en 1868, il renverse le shogunat et décide l’ouverture aux puissances européennes. « Meiji » signifie « lumière » caractérisant ainsi le gouvernement éclairé. L’ère Meiji prend fin en 1912.

Le règne suivant et l’ère Taisho sous l’empereur Yoshi Hito. Durant cette période, le Japon se singularise par ses ambitions défensives mais aussi une attitude offensive avec l’ambition de sortir de leur position d’infériorité dont il est conscient. La solution choisie est l’apprentissage notamment par la copie des modèles européens, avec la volonté de les dépasser, soulignant des ambitions déjà mondiales.

Il y a déjà eu un précédent à partir du XVIème siècle où le Japon s’était inspiré du modèle chinois, puissance dominante de l’époque, mais cette expérience n’a pas forcément aboutie.

Les quelques tentatives pour sortir de chez lui sont assez tardives (fin du XVI° siècle) et n’ont pas aboutie, entrainant un repli du Japon sur lui-même sans pour autant se fermer totalement (quelques comptoirs sont conservés).

è Pour conclure, on peut donc retenir que tout au long de son histoire le Japon n’a jamais accepté d’être en situation de dominé.

  1. Un dynamisme accru au début du XXème siècle.
  • Dynamisme au niveau démographique

La transition démographique japonaise : La population augmente tout au long de la période : on recense environ 32 millions d’habitants durant l’ère Meiji. Il est à noter que le recensement est aussi une technique importé d’Europe. La première phase de transition démographique commence au sortir de l’ancien régime. En effet, on assiste à une baisse de la mortalité dès 1860 alors que le taux de natalité à tendance à augmenter. Ceci s’explique par une modernisation du Japon, donc de meilleures conditions d’hygiène. Dès lors, la population se rajeunit.

En 1900, 70% de la population active travaille dans le secteur primaire, le reste dans le secteur secondaire.

La répartition de la population reste inchangée : les régions les plus densément peuplées continuent à rassembler la plus grande partie de la population. L’exode rural n’est quasiment pas entamé à cette époque et la population rurale est assez faible.

è Le Japon commence donc à changer, c’est le début de sa mutation.

  • Dynamisme au niveau industriel

L’entrée dans l’industrialisation est une priorité économique et politique depuis le début de l’ère Meiji. Elle se fait par étapes : tout d’abord, au début du XXème siècle, l’industrie la plus développée est l’industrie textile. L’industrie lourde commence à se développer en 1905 avec la sidérurgie et la construction navale. On assiste aussi à un développement de la Chimie.

La première guerre mondiale va accélérer le développement industriel du Japon. Le capital privé national fournit principalement l’augmentation de la production.

L’ère Meiji se caractérise aussi par la privatisation d’entreprises nationales depuis les années 1880 tout en gardant un rôle important grâce notamment aux infrastructures, aux équipements, à l’achat de produits et l’orientation de l’économie.

Avant 1913, les dépenses d’armements représentaient déjà 50% des dépenses d’Etat. Il gère aussi la monnaie depuis 1871 et la création du Yen qui entra en 1897 dans le système de l’étalon-or. L’Etat favorise aussi le crédit.

è La croissance économique globale est tirée par l’industrialisation : de 1898 à 1905, le taux de croissance est d’environ 3% par an, de 4% entre 1905 et 1913 et de 6% entre 1913 et 1919.

  • Dynamisme au niveau des échanges.

Le Japon fait à cette époque son entrée dans la mondialisation : le taux de croissance des échanges est beaucoup plus rapide que celui de la croissance économique. Le Japon commence à participer aux échanges mondiaux : il importe les produits manufacturés qu’il ne produit pas encore comme les machines ainsi que les produits bruts et les ressources minières provenant des pays voisins.

Le début de son industrialisation s’est fait principalement sur ses propres ressources, mais les ressources s’avèrent insuffisantes au fur et à mesure de l’accroissement de la population. En effet, les réserves s’avèrent insuffisante pour subvenir aux besoins croissants du pays.

Les exportations japonaises de limitent principalement à son artisanat (poteries) et à la soie pure.

L’économie japonaise se caractérise à cette époque par un fort protectionnisme, notamment par des droits de douane sur les importations. C’est un protectionnisme éducateur. Le pays s’insère dans la mondialisation commerciale, mais pas vraiment dans la mondialisation financière comme le montre l’absence d’IDE, de zone d’influence financière véritable ou la faible participation aux circuits financiers.

  1. Un nouveau venu dans les relations internationales

A partir de Meiji, le Japon accepte d’entrer dans les relations internationales ce qui se manifeste surtout par des préoccupations au niveau régional avant de se tourner vers les puissances. Cette progression se fait par étapes : d’abord les archipels voisins dans les années 1870, comme le montre l’accord avec les Kouriles avec la Russie.

Ensuite la guerre de 1894-1895 contre la Chine, puissance locale, se signant par une victoire japonaise et la main mise sur Formose.

La guerre de 1904-1905 est la première contre une puissance européenne, la Russie souligne le rapport de force nouveau et se termine par l’annexion en 1905 de la Sakhaline. Le Japon annexe ensuite la Corée avec l’aide des anglais en 1902.

Le Japon se manifestera ensuite durant la première guerre mondiale, il entre en guerre au cotés de l’Entente dès la fin Août. Ses objectifs sont principalement des préoccupations asiatiques. En effet, l’ennemi allemand possède des archipels dans le Pacifique ainsi que des intérêts en Chine. Le Japon n’enverra pas de troupes en Europe, uniquement des bateaux en soutien des britanniques dans l’Océan Indien et en Méditerranée.

Le prestige militaire du Japon est dès lors indéniable mais il a toujours du mal à s’imposer sur le plan diplomatique comme l’illustre l’opposition du traité signé en Chine auquel s’opposent la France, les Etats-Unis et la Russie le jugeant trop à l’avantage du Japon. Le traité sera renégocié dans des conditions plus favorables aux occidentaux.

La Conférence de la Paix à Paris en 1919 en est un autre exemple : Le Japon n’y est pas considéré comme un grand et ses ambitions de fortifier ses positions dans les territoires qu’il a annexés sont stoppés. Le Japon fait partie de la SDN mais il ne peut empêcher l’inscription de l’inégalité des peuples et des races.

En 1920, le Japon est donc devenu une puissance à la fois militaire, industrielle et commerciale, mais le rattrapage sur les puissances européennes ne s’est toujours pas effectué. De plus, elle demeure une puissance diplomatique bafouée.

II – Une puissance dans l’impasse.

  1. L’impérialisme bloqué
  • Par les occidentaux

En effet, l’impérialisme japonais rencontre la méfiance des occidentaux : durant la conférence de Washington (1921-1922) portant sur les intérêts territoriaux et maritimes, il y a un accord entre les cinq grands vainqueurs de la première guerre mondiale, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Italie et le Japon. Le Japon, alors en plein essor naval, particulièrement militaire, dépasse même les Etats-Unis en volume. Pourtant, l’accord établissant des quotas assure l’égalité quantitative entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni, limitant le Japon aux 3/5 de leur flotte. Le Royaume-Uni renonce donc à avoir le double de la flotte suivante, système caractérisant le XIXème siècle. Le Japon cantonné au troisième rang prend cette décision comme une humiliation. De plus, les puissances du Pacifique décident de geler la situation pour 10 ans, stoppant ainsi l’impérialisme japonais. Pour finir, les Etats-Unis font accepter aux autres puissances l’idée que la Chine est une puissance indépendante qu’il ne faut plus grignoter. Les neuf puissances présentent sur le territoire s’accordent pour défendre la Chine des ambitions japonaises. Il doit évacuer la péninsule du Shandong et le port de Qingdao. Le Japon est contraint de signer et se sent une nouvelle fois humilié, marquant ainsi le retrait complet de la Chine après celui des européens durant la première guerre mondiale. La Conférence de Washington revient donc en quelque sorte sur la Conférence de la Paix en 1919 à Paris en remettant en cause les acquis japonais.

  • Par les soviétiques

La révolution bolchévique en 1917 entraîne l’intervention de troupes américaines et japonaises à l’Est en 1918, rancunier du retrait de la Russie de la première guerre mondiale. Les japonais étaient déjà présents dans le Nord de la Mandchourie : en effet, ils ont profité de la révolution pour occuper le Nord des territoires qu’ils contrôlaient déjà. En 1920, les russes parviennent à stopper la progression des japonais et les obligent à quitter leur territoire. C’est la première défaite militaire des japonais qui les blessera dans leur orgueil. Les négociations de 1921-1922 débouchent sur l’accord de Pékin en 1925. Du fait des difficultés des bolcheviks à organiser la révolution, cet accord s’avère relativement en faveur des japonais : ils sont autorisés à exploiter les richesses de la Sakhaline qu’ils perdent pourtant politiquement ainsi que celles des régions de l’extrême est russe contre un impôt. Ces compensations économiques sont justifiées par les pertes politiques.

  • Le réveil chinois

Sun Yat-Sen, créateur du Guomindang, a essayé de faire de la Chine une puissance indépendante, mais il meurt avant de voire la réalisation de son projet. Son successeur, Tchang Kai Tchek, demande en 1928, l’évacuation des japonais de la Mandchourie. En 1928, le Japon signe le pacte franco-américain Briand-Kellog, pacte qui peut cependant sembler utopique : en effet, il met la guerre hors la loi et tous les pays le signant s’engagent à régler les conflits par voie diplomatique.

  1. L’essor économique ébranlé
  • Les années 20

Ces années sont marqués par une croissance ralentie aux environs de 3%. En effet, ce sont des années difficiles, notamment à cause de la crise de 1920-21 : la guerre a généré de l’inflation qui menace l’équilibre de la monnaie et pèse sur les consommateurs, principalement à cause de la flambée des prix. La première manifestation de cette dégradation des prix sont les émeutes du riz en 1918 dues à l’augmentation des prix. La situation empire avec les politiques déflationnistes des gouvernements américains, anglais et japonais. De plus, les industries de guerre ont des problèmes à se reconvertir au climat de paix. L’économie se retrouve paralysée par le tremblement de terre à Tokyo en 1923.

La monnaie japonaise se trouve ébranlée jusqu’en 1927, connaissant de 1923 à 1927 une grave crise financière et monétaire, étant incapable de retrouver la parité or et surtout de la défendre.

Dans les années 30, le Japon va subir de plein fouet la crise mondiale au pire moment : le Yen est stabilisé dans le système du Gold Exchange Standard au moment du krach de Wall Street.

  • La crise japonaise de 1930 à 1934

C’est d’abord une crise commerciale due à la fermeture du marché européen : l’augmentation du protectionnisme entraîne une baisse des achats catastrophique pour le Japon dont les exportations de soie vers les Etats-Unis représentaient 97%. Le protectionnisme se généralisera à l’Europe.

La crise se transmettra aussi par les circuits financiers : les tendances déflationnistes entraînent un effondrement du cours des matières premières et des prix. Les problèmes monétaires qui vont en découler vont avoir d’importantes conséquences pour l’économie japonaise : le Yen est lié à la livre Sterling qui, en septembre 1931, sort du système monétaire international, entraînant une dégringolade des monnaies qui lui sont liées. En décembre 1931, le Japon est contraint de sortir à son tour du Gold Exchange Standard et laisse flotter sa monnaie. Le Yen se stabilise en 1932.

En 1933, Roosevelt décide de décrocher le dollar de l’or dans le cadre de sa politique du New Deal, puis le dévalue en 1934. Les exportations sont dès lors plus difficiles et on assiste à une dégringolade de la production industrielle, des prix et des bourses. Cependant la production agricole ne s’effondre pas. Le pic du chômage se situe en 1932 sur un fond de tensions sociales et politiques.

  1. L’aggravation des tensions sociales et politiques
  • Les problèmes sociaux

Au niveau social, les fragilités datent de l’ère Meiji. En effet, il y a très peu de lois sociales, les premières tentatives de réduction du temps de travail datant de 1911, s’expliquant probablement par le peu de protestations sociales et de syndicalisme. Le Japon est caractérisé par le paternalisme : ce sont les patrons qui s’occupent des ouvriers. Ce paternalisme est lié à l’influence confucéenne (respect de la hiérarchie) et à l’idée que l’ouvrier travail avant tout pour le pays et pour l’empereur. Les travailleurs sont prêts à accepter des sacrifices pour rattraper les autres pays. La tension sociale va cependant augmenter et les révoltes sont de plus en plus sanglantes.

  • Les problèmes politiques

Ils datent de la fin de l’ère Meiji. En effet, les problèmes commencent à la mort de Mutsu Hito en 1912 et le début de l’ère Taïsho (1912-1926).  L’empereur tombe rapidement malade, la régence est donc assurée par son fils Hiro Hito qui sera par la suite empereur de 1926 à 1982. On passe d’un gouvernement issu de l’entourage impérial à un gouvernement issu des partis politiques. Le Japon essaie d’imiter les modèles occidentaux de démocratie, mais il rencontre des difficultés à le faire coexister avec les traditions claniques. La démocratie est incomplète : les élites dirigent et il faut attendre 1925 pour voir un système de suffrage universel masculin. La démocratie japonaise est marquée par une violence très courante (terrorisme, assassinats…).

  1. Le raidissement japonais
  • Le développement du militarisme

Les militaires vont commencer à faire pression sur les élites japonaises, jusqu’à ce que le militarisme se développe sous Hiro Hito. En septembre 1928, ce militarisme nouveau se manifeste par l’incident de Mandchourie : les militaires refusent l’évacuation promise en 1928, prônant le retour de l’impérialisme pour sortir de la crise. Ils vont provoquer des incidents avec les chinois, le long des voies ferrées que le Japon doit surveiller. Le gouvernement n’a donné aucun ordre, mais l’empereur prend position pour les militaires, qui deviennent dès lors omniprésents dans la vie politique, notamment suite à des tentatives de push. L’armée veut prendre les civils sous sa tutelle, dans un arrière plan de crise généralisée. La Mandchourie devient un protectorat en 19320 (« Mandchou ko ») et l’armée japonaise progresse en Chine de 1931 à 1937 notamment par des bombardements (Shanghai en 1932) sans que la guerre soit déclarée.

  • La relance économique

On assiste à un repli sur l’empire dans le cadre d’une politique volontariste de relance économique. L’économie se caractérise dès lors par un fort dirigisme : encadrement des grandes firmes japonaises (à partir de 1936, les Zaibatsu vont être en faveur de l’impérialisme), planifications…

Le Japon s’appuie sur le Bloc Yen : les échanges avec l’empire sont de plus en plus importants, mais les ressources sont insuffisantes pour permettre au Japon et son empire de vivre en autarcie. L’empire fournit 30% des besoins japonais, mais cet apport est insuffisant, expliquant ainsi la volonté de conquête de la Chine. La relance se poursuivra jusqu’en 1937, étant suivie de l’économie de guerre.

  • Les conséquences diplomatiques

Le Japon rencontre des problèmes au sein de la SDN : la Chine porte plainte lors de l’incident de la Mandchourie. Le rapport de la mission d’enquête est fortement défavorable au Japon, entraînant des sanctions, notamment un embargo sur le pétrole. Cependant ces sanctions n’auront guère le temps d’être appliquées : le Japon quitte la SDN en 1933 et dénonce tous les accords qui ont été signés (Washington…) entrainant un mécontentement des américains.

Il rompt ensuite ses relations avec l’URSS et signe en 1936 le pacte anti-Kominterm avec l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste, choisissant ainsi le camp des totalitarismes.

III – Apogée et chute de la première puissance japonaise.

  1. L’aventure totalitaire
  • La guerre

Le Japon rentre officiellement en guerre en 1937. De locale, la guerre passe rapidement mondiale : en septembre 1941, le Japon attaque la base américaine de Pearl Harbour dans le Pacifique Nord en même temps que les bases aériennes situées aux Philippines pour se protéger d’une riposte.

La guerre contre la Chine sera pour sa part rapide mais inachevée. En effet, entre 1937 et 1939 la guerre de mouvement entrainera la conquête de 20% du territoire chinois correspondant à la partie côtière rassemblant 40% de la population.

La conquête japonaise se déplacera ensuite en Asie du Sud Est : entre 1940 et 1941, les troupes japonaises s’imposent en Indochine profitant du retrait de la France du conflit mondial. L’expansion japonaise rencontre cependant l’obstacle américain dans sa conquête du Pacifique.

Le premier semestre de l’année 1942 se caractérise par une grande expansion militaire, à la fois, terrestre, aérienne et maritime : Hong Kong est mise sous tutelle ainsi que Les Indes Néerlandaises, la Philippine et la Malaisie. La Thaïlande et la Birmanie signe pour leur part des accords, c’est alors la période d’expansion maximale du Japon.

  • Le choix d’un camp

Le Japon a déjà choisit camp avant 1939, mais ce rapprochement ne prend forme qu’en 1940 avec la signature du pacte tripartite, rassemblant les puissances de « l’Axe » Rome-Berlin-Tokyo. C’est l’alliance des « having not », selon le terme qu’employa Mussolini durant la crise des années 30, ces puissances qui ne sont pas assez riches en matières premières et qui sont défavorisés par rapport aux grands empires.

Dans toutes les zones occupées, le Japon n’administre pas directement, il préfère favoriser la mise en place de gouvernements fantoches, en jouant sur l’idéologie asiatique : le Japon, première puissance régionale se présente comme le libérateur émancipateur servant de modèles aux autres peuples asiatiques. Officiellement, le Japon prône la mise en place d’une sphère de coprospérité asiatique, thème de la réunion de Tokyo en 1943.

Le Royaume-Uni et les Etats-Unis n’avaient aucune armée permanente avant la guerre, le Japon le savait et a jouer sur cet effet de surprise durant les attaques de Pearl Harbour et des Philippines.

Les puissances alliées décrètent rapidement un embargo sur les armes, sur les matières premières stratégiques (pétrole) puis sur l’ensemble des produits japonais.

Du côté de l’URSS, les relations sont historiquement plus tendues. Le Japon est anti-communiste mais l’URSS stalinienne se renforce l’armée rouge se renforce considérablement. Cependant les problèmes persistants (Sakhaline, droits de pêche…) entraînent des incidents de frontière militaires en 1938-1939 en Mandchourie dans lesquels les Japonais n’ont pas le dessus. Ajouté au pacte de non-agression germano-soviétique du 23 août 1939 qui entraine initialement une incompréhension japonaise, les causes sont réunies pour entrainer la signature d’un pacte de non-agression entre l’URSS et le Japon afin de protéger le front nord. Lors de l’attaque allemande sur l’URSS le 22 juin 2941, le Japon confirme se non-intervention en URSS. L’URSS entrera en guerre contre le Japon seulement le 8 août 1945, deux jours après Hiroshima, en ayant des vues sur la Mandchourie.

  • Avec quelles méthodes le Japon s’est-il étendu ?

Dès 1939, le terme de « nipponisme » fait son apparition dans la propagande. Ce système se caractérise par une dictature, la suppression des partis politiques dès 1940, les syndicats perdent leur indépendance en 1938, le développement du corporatisme, du dirigisme étatique, l’Etat développe une attitude ambiguë par rapport au capitalisme, notamment en entretenant de bonnes relations avec les Zaibatsu. Se développe aussi un totalitarisme policier avec une police secrète, la Kempeitai, Cependant il n’y a pas de volonté d’extermination scientifique d’une population ni de chefs charismatiques mais le culte de personnalité existait déjà à travers l’empereur.

Hiro Hito est en contact direct avec les forces de l’armée. Le Japon capitulera parce que l’empereur le demande. C’est un « militaro-fascisme » : le général Tojo sera au pouvoir de 1941 à 1944 en tant que premier ministre.

  1. La défaite
  • Les étapes

Le Japon est stoppé, essentiellement par les américains, aux Aléoutiennes, à Midway et au sud près de l’Australie en Juin 1942.

La bataille de Guadalcanal de 1942 à 1943 est considérée comme le Verdun américain. Les Etats-Unis prennent les îles de Ino Jina et Okinawa dans la vue de préparer les bombardements.

En mars 1945, Tokyo est bombardée causant de nombreux morts. Suivent les bombardements nucléaires de Hiroshima et Nagasaki.

Le Japon capitule le 2 septembre 1945, signant la fin de la guerre en Asie. Mac Arthur et Nitmitz sont considérés comme les deux grands chefs de guerre dans le Pacifique.

  • Les causes géopolitiques et géoéconomiques

Cette défait s’explique par l’illusion sur les capacités anglo-saxonnes à réagir militairement, sur les fragilités des régimes totalitaires européens et sur le fait que les américains n’allaient pas accepter de perdre des zones d’influences stratégiques. Le Japon a manqué de lucidité en privilégiant le totalitarisme à la diplomatie.

De plus, il y a eu une mauvaise gestion des ressources et des forces de l’empire. Les américains vont parvenir à renverser le rapport de force notamment par une mobilisation humaine, militaire et industrielle exceptionnelle. Pourtant, les japonais étaient largement supérieurs après Pearl Harbour.

Sur un plan géopolitique, les japonais étaient considérés juste comme des nouveaux colonisateurs par les pays qu’ils prétendaient libérer.

  • Une situation sans précédent

C’est la première grande défaite japonaise. Pour la première fois et par les américains, le Japon est humilié, envahi et occupé par l’ennemi. Le bilan est catastrophique notamment à cause de la perte de l’empire et donc de nombreuses ressources. De plus, le Japon est presque en état de surpeuplement. Ce n’est cependant pas « l’année 0 », le Japon n’est pas totalement détruit.

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